Photographier la Lune au télescope

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Moon

La Lune, notre voisine que tout le monde connait qui est présente quasiment toutes les nuits, cet astre étincelant d’une beauté majestueuse est le plus lumineux des objets célestes après le Soleil.

Pour démarrer, je ne vais pas m’étendre sur les caractéristiques de notre satellite. Je reviendrai également sur la prise de photo avec des appareils plus grand public tels que les smartphones dans de futurs articles.

En effet, ce qui est intéressant c’est de voir grand ! Les cratères, les ombres, les détails de la surface de la Lune méritent qu’on s’y concentre un instant. Pour voir ces particularités, il nous faudra un télescope ou une lunette astronomique  afin de grossir l’image et capturer le plus de lumière possible. Cette lumière, composée ainsi de photons qui sont partis du Soleil quelques minutes plus tôt,  frappent la Lune et se dirigent vers notre planète environ en 1,28 seconde. Pour saisir ces photons après leur voyage dans l’espace, après tout, il suffit de fixer un appareil photo au niveau de l’emplacement de l’œil sur le télescope. Eh bien oui ! Mais en réalité, ce n’est pas aussi simple. Il y a quelques petites contraintes qui ne permettent pas de prendre de belles images propres du premier coup… Tout cela à cause de la rotation de la Terre et la turbulence. Mais alors, comment faire pour capturer correctement cette lumière recueillie par notre télescope ?

Comme je le précisais, il y a surtout deux choses à pallier. Premièrement il est nécessaire de compenser la rotation de la Terre qui fait défiler le ciel céleste sous nos yeux. Or, pour faire des photos des étoiles, il est nécessaire de faire des poses photographiques longues de plusieurs secondes voir de plusieurs minutes. Sans compensation de votre boitier photo, le mouvement du ciel génèrera un filé d’étoile sur votre image et ce n’est bien entendu pas ce que nous cherchons ici. Pour éviter ce genre de désagrément (que nous chercherons dans certains cas plus tard 😉 ) il faut utiliser une monture motorisée qui suit le mouvement du ciel.

Deuxièmement, il faut trouver une solution contre la turbulence engendrer par les températures élevées de la journée qui remontent du sol. Cette perturbation va se matérialiser sur vos images par des déformations comme celle que l’on peut apercevoir au-dessus d’une route goudronnée les jours de forte chaleur. Ces vagues vont donc déformer certaines parties de vos images. Pour éviter cela, au lieu de prendre des images les astronomes prennent une flopée de clichés, concrètement une vidéo qui enregistre plusieurs images chaque seconde. Ensuite, avec un logiciel de traitement particulier, toutes ces images sont assemblées en gardant sur chacune d’entre elles uniquement les parties qui n’ont pas été déformées par ces vagues de chaleur. Au final, vous retrouvez donc un cliché de la Lune d’une grande qualité. Inutile de prendre de grandes vidéos, quelques secondes suffisent pour avoir des centaines d’images. Voici ci-dessous l’enregistrement de la Lune que j’ai utilisée pour créer l’image en en-tête.

Le télescope utilisé pour prendre cette vidéo est un Celestron Edge HD 8 pouces sur lequel j’ai fixé un appareil photo reflex, un Canon 60Da. Pour pouvoir connecter un Reflex sur un télescope ou une lunette astronomique, il est nécessaire d’avoir une bague T2. Une fois tout le matériel installé et la mise en station effectuée il ne reste plus qu’à shooter !


Interlude astronomique

Pour éviter de créer des vibrations lors de la pression du doigt sur le bouton de déclenchement de l’appareil photo, il vaut mieux brancher une télécommande à votre appareil photo. Préférez d’ailleurs une télécommande qui fait intervallomètre pour pouvoir créer des Timelapse. Nous y reviendrons plus tard 😉 . Il est possible d’en trouver à des prix réduits sur certains sites marchands comme Amazon.


Après votre prise terminée, le matériel remballé, il est temps de passer au traitement. Comme je vous le disais, l’objectif est d’assembler les images entre elles afin d’obtenir l’image la plus nette possible. Pour ce faire, plusieurs logiciels existent. J’ai utilisé le logiciel Registax en version 6, disponible ici, dans ce cas, mais Autostakkert est aussi très bien. Je détaillerai le traitement via ces logiciels dans un des prochains articles ! Pour finir, un petit passage de l’image à travers Photoshop, Lightroom, ou Gimp permettra d’affiner les derniers détails de votre prise.

Matériel

Télescope Celestron C8 EdgeHD de type Schmidt-Cassegrain. Diamètre 203 mm, focale 2000 mm.

Monture CGEM Celestron.

Reflex Canon 60D + Bague d’adaptation

Logiciels de traitement

Registax V6

Date de la prise de vue

15 juillet 2016

Il est bien entendu possible de faire plus jolie, plus net, bref toujours mieux. C’est l’objectif de ce site, vous partagez mon apprentissage de la pratique avec honnêteté et passion. Les réussites, même partielles, ainsi que les échecs feront donc partie de la trame qui peuplera cet espace pour vous permettre d’apprendre à photographier le ciel. Comme le disait Einstein :

« Vous n’échouez jamais jusqu’à ce que vous arrêtez d’essayer. »

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